
Je signale le très intéressant texte de Georges Lane, La privatisation de la sécurité sociale, dans lequel il développe l'idée selon laquelle la sinistre Sécu à la française ne serait pas démocratique dans son essence, mais bien plutôt aristocratique, selon les vues de Tocqueville, ainsi cité :
Ils ne croient donc point être parvenus au souverain bien et à la vérité absolue (quel homme ou quel peuple a été insensé pour l'imaginer jamais?), mais ils aiment à se persuader qu'ils ont atteint à peu près le degré de grandeur et de savoir que comporte notre nature imparfaite; et, comme rien ne remue autour d'eux, ils se figurent volontiers que tout est à sa place. C'est alors que le législateur prétend promulguer des lois éternelles, que les peuples et les rois ne veulent élever que des monuments séculaires, et que la génération présente se charge d'épargner aux générations futures le soin de régler leurs destinées.A l'inverse de toutes les constructions humaines, la Sécu n'est pas un système perfectible, elle est d'emblée présentée comme une "masse de granit" (granit devenu gruyère !) qu'on ne touche que lorsqu'on s'aperçoit qu'elle commence à s'écrouler. Elle présente toutes les caractéristiques des institutions aristocratiques : injustice, irresponsabilité, défi au principe de réalité, écroulement inéluctable.
1 commentaire:
Merci, chère Laure, pour la référence.
Quiconque est intéressé par Tocqueville et ne possède pas Démocratie en Amérique dans la collection "Bouquin", ma référence, peut le lire sur
http://classiques.uqac.ca/classiques/De_tocqueville_alexis/democratie_2/democratie_tome2.html
J'ai d'ailleurs mis ce lien dans le texte.
Votre message m'a fait me souvenir que je ne l'avais pas fait.
Encore merci.
Georges Lane
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